Bienvenue sur mon site dédié à l’info chômage pour les sans emploi belges.*
Journaliste spécialisée en politiques sociales belges et européennes au début de ma carrière (1992-2000), puis responsable de la communication (2000-2021), je travaille (quand je décroche un contrat) pour l’essentiel dans le secteur non-marchand, sur des thématiques sociales (chômage, pauvreté, santé, droits sociaux, etc.) pour des services publics ou des ONG, belges ou européennes. (Mon CV)
Je suis une journaliste engagée. Le journalisme engagé implique une honnêteté intellectuelle, une grande indépendance (donc critiquer mêmes ceux dont on est proche voire reconnaître que ceux qu’on déteste peuvent avoir raison) et une certaine transparence par rapport à ses valeurs et à ce qu’on défend (progressiste et anticapitaliste). Par exemple, les droits l’Homme prime sur les droits de l’Homme d’affaires selon moi, et les lois qui violent les droits de l’Homme sont à combattre. Je me définis plutôt comme progressiste, écolo et anticapitaliste. Ça ne m’empêchera pas de critiquer les syndicats, le cas échéant, ou les partis de la gauche alternative. Être proche de certains ne signifie pas qu’on leur est inféodé et qu’on a perdu tout sens critique, au contraire. Une indépendence farouche se paie cash en Belgique où la révérence est de mise pour le pouvoir.
La pseudo objectivité que vous vendent les médias de masse est un mensonge éhonté. Il y a toujours des intérêts économiques dans les entreprises de presse, il suffit de regarder qui en sont les actionnaires, et il y a aussi toujours de l’auto-censure dans les rédactions, parce que le journaliste doit veiller à ne pas transgresser la ligne rédactionnelle de son média, ligne parfois tacite. C’est pourquoi les médias prennent rarement partis pour la veuve et l’orphelin et malgré le fait que nous soyons près de 600.000 sans emploi, nous ne sommes pas leur cible (lecteur qui a les moyens de s’abonner au journal) vu notre détresse financière.
Si vous devez choisir un journaliste, préférez-le toujours honnête plutôt qu’objectif, et surtout d’investigation, parce que vérifier l’info et chercher plus loin qu’un communiqué est le fondement du métier de journaliste mais rarement ce qu’on lui demande dans nos médias désormais …
En outre, les journalistes ne fréquentent que rarement des chômeurs, comme les politiciens voire certains syndicalistes, ils ne connaissent du chômage que peu de chose, donc ânonnent des clichés, sans souvent se poser la question de la véracité scientifique du propos, ou se contentent de leur propre et courte expérience, ce qui leur donnent à penser – comme si on peut comparer des pommes et des poires – que si, eux ont trouvé un emploi, tout le monde peut ! La généralisation abusive de son cas personnel ou du cas du voisin (dont on ne connaît jamais l’histoire entière) est sans doute la plus belle preuve que beaucoup de citoyens, y compris des journalistes, ont un encéphalogramme plat, preuve qu’ils ne font plus marcher leur cerveau, par méconnaissance, ignorance, bêtise et méchanceté, voire indifférence. Il faut laisser croire les béguines disait ma grand-mère. Vive les journalistes qui investiguent, questionnent, vérifient, contredisent…
Pourquoi ce site ?
Parce que la dernière réforme du chômage (novembre 2012) est d’une complexité inégalée et que la majorité des privés d’emploi n’ont rien compris au système qui les broie, parce qu’on ne le leur explique pas, parce que les ignorants sont plus faciles à sanctionner.
Ici, je m’évertue à décortiquer la complexe législation chômage – parce que j’aime ça (si, si). Il ne s’agit pas de remplacer le syndicat ou la CAPAC, qui seuls – avec l’ONEM – peuvent vous donner des informations correctes sur votre dossier (encore que je vous conseille d’aller en dernier ressort à l’ONEM, car il vaut mieux prendre ses renseignements ailleurs, avant), mais plutôt de comprendre comment on va renvoyer une majorité de chômeurs vers l’assistance, les CPAS, pour ainsi vider la Sécu de toute raison d’être et de tout financement.
La législation est toujours expliquée, quand elle est expliquée, en terme “d’obligations”, jamais de droits. Et quand je devrais vous dire de vous soumettre à certains comportements, c’est pour conserver vos droits, en aucun cas je ne cautionne la contrainte voire la menace et l’hypocrisie qui fondent la législation chômage ou l’activation des chômeurs. Je suis même favorable à sa suppression parce que cela n’a aucune vocation anti-fraude, ça vise à mettre la pression et à blâmer le sans emploi de sa situation, comme si ce n’était pas déjà assez dur d’être pauvre, incompris, méprisé, exclus de tout, et en prime harcelé bureaucratiquement!
Le droit est le contraire du privilège
Non, le chômage n’est pas un choix délibéré, majoritairement, mais bien imposé à une portion de la population en croissance exponentielle, et de plus en plus qualifiée. Le chômage a un effet levier bien connu sur la négociation salariale et les conditions de travail.
Comme le dit bien Laurent Cordonnier, économiste français auteur de Pas de pitié pour les gueux : Aller à la cueillette aux champignons ne les fait pas pousser plus vite. Ardemment rechercher un emploi ne le crée pas plus.
J’espère contribuer à changer le regard qui est porté sur les sans emploi et à éclairer les vrais enjeux : l’attaque frontale contre la Sécurité sociale, une des plus grandes conquêtes anticapitalistes de l’après-guerre, directement liée à l’horreur nazie, qui a donné un élan à toute la société, y compris les patrons, pour que la vie des travailleurs s’améliore et qu’ils sortent de la misère. C’était cela le but de la légalisation de la sécurité sociale, garantir une protection aux travailleurs face aux accidents de la vie : le chômage, l’accident du travail, la maladie ou quand l’heure de la retraite a sonné.
Le travail forcé ou obligatoire contrevient à la convention n°29 sur le travail forcé de l’OIT
Aujourd’hui, l’adage “tout travail mérite salaire” est fondamentalement remis en cause, comme on peut l’observer depuis les politiques d’austérité calamiteuses en Grèce, Irlande, Espagne, Royaume Uni, Portugal, Chypre, etc. où le fondement de la relation de travail: le salaire est remis en cause, abaissé à sa plus simple expression (quasiment un salaire d’esclave) et son corollaire, la sécurité sociale (puisque le salaire brut comprend les cotisations à la Sécu).
Si les salaires ont été rabotés et beaucoup de fonctionnaires jetés à la rue, aucune entreprise n’est venue créer massivement des emplois là où la main-d’oeuvre crève pourtant de faim et ne demandera qu’un frugal salaire plutôt que rien du tout.
L’enjeu est donc bien celui-là: le droit au travail contre l’obligation de travailler contre une aumône. Bref, l’essence même de la Sécu quand elle a été fondée en 1944.
En toute hypothèse, l’OIT a jugé qu’imposer des travaux d’intérêt général aux chômeurs contrevient à l’interdiction du travail forcé si l’Etat exploite les contraintes en offrant aux gens qui n’ont pas d’autre possibilité un emploi à des conditions qui ne seraient normalement pas acceptables. Les chômeurs se verraient contraints d’effectuer des prestations de travail sans rémunération et sans bénéficier de la protection de la législation du travail et de la sécurité sociale, Elise Dermine, juriste, aspirant FNRS à l’Université catholique de Louvain
A nous, travailleurs belges, européens, du monde, avec comme sans emploi, de nous unir pour défendre notre droit à la vie, aux droits économiques et sociaux, à choisir librement notre métier et notre vie, à jouir des droits de l’Homme, cette belle déclaration née de la Résistance durant la 2de guerre mondiale et marquée d’un humanisme inégalé à ce jour. On peut sans doute encore l’améliorer mais en aucun cas on ne peut revenir en arrière !
Bonne lecture et n’hésitez pas à commenter les articles, à partager vos expériences ici ou sur ma page Facebook (ou via Twitter).
EXTRAITS de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
Article 21
- Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis.
- Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.
- La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Article 22
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.
Article 23
- Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
- Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
- Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
- Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.
Article 24
Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.
Article 25
- Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
- La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.
Article 26
- Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
- L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
- Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.
Article 27
- Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
- Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur.
Article 28
Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.
Corine Barella
Liège, 7 mai 2013
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