La tarte à la crème des métiers prétendûment en pénurie revient systématiquement sur le devant de la scène médiatique en juin parce qu’il faut « convaincre » les jeunes
qui choisissent leurs études ou formation à la rentrée de s’engouffrer dans ces métiers.
Contrairement à ce que vous avez lu dans la presse (50.000 offres en pénurie) seules 5.000 offres d’emploi wallonnes peinent à trouver personnel qualifié par manque quantitatif de personnes formées, selon la directrice du Forem (RTBF Débat Première podcast 29/06/17).
Or rappelons-le tout de même, on a un stock de 275.000 privés d’emploi en Wallonie. Donc on est ici dans un discours surréaliste qui ne pointe rien d’autre que l‘inadéquation des qualifications de quelques-uns avec une poignée d’offres.
Or tout le discours politicien tourne autour du problème de la quantité de chômeurs peu qualifiés et pas assez formés et la volonté affichée du MR, via Pierre-Yves Jeholet, député wallon, de contraindre tous les chômeurs peu qualifiés à se former à ces métiers sans tenir compte comme d’hab des débouchés existants réellement.
Il n’y a pas pléthores d’offres évidemment. Sinon ça se verrait, il n’y aurait plus de chômeurs CQFD. Ceux qui ont été chômeurs fin des années 60 et début des années 70 se souviendront de la facilité qu’ils avaient à changer de boulot du jour au lendemain. C’est ça le plein emploi. La liberté de se barrer.
Tout le contraire d’aujourd’hui où les dépenses pour congés de maladie liés au burn-out dépassent les dépenses de #chômage selon Anne Everard, auteure du « Guide du Burn-Out » (RTBF LaPremière podcast 30/06/17).
Jamais, au grand jamais, il ne vient à l’idée de ces ahuris d’idéologues du marché de l’emploi de prendre en compte le chômeur et son réel désir de s’en sortir, de se dire: on va faire un site spécifique qui met en avant et rend visibles (je les cherche hein ces offres, j’ai pas trouvé à ce jour) toutes ces offres qui manquent de candidats et on verra quel chômeur se portera volontaire pour apprendre ce métier en échange d’un contrat d’emploi CDI signé dès le premier jour de formation et qui garantira ZERO jour de chômage à venir et un très bon salaire (faut des garanties)!
Inutile de dire qu’on ne verra jamais ça arriver, notre patronat n’a aucun sens civique, il veut créer une ligne de téléphone gratuite pour dénoncer des chômeurs (SNI), et plus récemment, la FEB a réclamé plus de sanctions du VDAB (le Forem flamand) contre les chômeurs contrôlés pour leur recherche d’emploi, aucune organisation patronale ne s’engage ni n’est jamais obligée par le #begov à une quelconque contrepartie pour les largesses que les employeurs reçoivent du #begov ou des gouvernements régionaux, il est illusoire d’espérer que leur objectif sera de nous offrir des jobs bien payés à vie! Le mépris qu’ils ont à l’égard de ceux qu’ils ont dézingués est sans limte. Parce que nous le valons bien à leur yeux.
Cette transparence sur les offres à pourvoir ne plaît pas au patronat qui serait obligé, alors, de dire les vraies raisons pour lesquelles il ne trouve pas le candidat adéquat.
Il a des exigences démesurées, inavouables, voilà pourquoi ! Or quand on entend le discours patronal « la motivation est le critère premier ». (Un ange passe).
La volonté d’apprendre et les compétences déjà acquises ou savoir-faire valorisable, ça ne vient pas à l’idée du patron quand il recrute d’en faire les critères n°1 d’engagement?!
Hélas, culture patronale antichômeur oblige, le patronat préfère chercher la petite bête avec des critères subjectifs plutôt que de se concentrer sur les solutions, et s’il a vraiment besoin de personnel, s’orienter vers la solution de donner sa chance à quelqu’un.
Les mêmes patrons, dont la si estimable culture trouve normal de ne pas répondre aux candidatures des sans emploi, (l’Onem s’attend à ne trouver que 10% de réponses patronales dans les recherches d’emploi des chômeurs) démontre à sufisance leur absence de respect pour le privé d’emploi qui cherche!
Malheureusement, celles et ceux qui cherchent ardemment un emploi se seront sentis personnellement offensés, humiliés, par le discours tenus dans les médias, qui comme d’habitude, recopient la propagande du pouvoir sans esprit critique, ni même une vérification, et galvaudent des clichés, incitent ainsi à la haine du chômeur, et à l’instar du café du commerce place la responsabilité du chômage sur les seules épaules du chômeur (ce que font les partis « traditionnels » PS, MR,cdh, Défi) quand les offres font cruellement défaut (ce que personne ne pointe jamais ni n’admet).
Et les mêmes seront tout étonnés de la révolte qui vient…
AuxArmesETC.
Corine Barella